Dur à dire hein ? Il s'agit de la dernière parole de Louis Garrel lorsque, perché sur une fenêtre, il adresse une ultime recommandation à son amant d'un soir, dans Les chansons d'amour, de Christophe Honoré...
Cette phrase vous hantera longtemps après avoir quitté la salle. Elle est la clef de voûte du film, son leitmotiv, l'espoir d'une vie à deux possible, longtemps. Cette phrase me fout grave les boules. Elle est assez définitive, et pourtant, elle soulage. Car elle survient après une longue errance du personnage principal - Ismaël, joué par Louis Garrel - dans Paris. Ce film est un film sur l'absence et le manque, à en crever, à en perdre des litres de sang et d'eau jusqu'à en devenir sec.
Et surgit cette phrase en forme de rédemption.
Je ne sais pas trop que dire de ce film. Il est à ressentir plus qu'à écrire... S'il est aussi bouleversant, c'est en grande partie dû aux chansons origninales composées par Alex Beaupain et magnifiquement mises en musique par Frédéric Lo (arrangeur du Crève coeur de Daniel Darc). Difficile de dire lequel du scénario ou de la bande originale a fondé le film, tant les deux sont imbriqués. Le tout forme un objet visuel et musical d'une grande beauté, terriblement actuel et tellement vrai.
Louis Garrel y est incroyable de désinvolture et de tristesse rentrée. La caméra de Christophe Honoré n'y est pas pour rien, qui filme les acteurs (Ludivine Sagnier, Clothilde Hesme, Grégoire Leprince-Ringuet, Chiara Mastroianni) avec une grande tendresse.
Je n'ai pas pour habitude de vous conseiller un film ou un disque - après tout je ne fais que raconter ma vie, ici - mais cette fois, mes amis, allez-y, vous en sortirez emplis de la joie indicible et tranquille de celui qui sait.
Lave ma mémoire sale dans son fleuve de boue
Du bout de ta langue nettoie-moi partout
Et ne laisse pas la moinde trace
De tout ce qui me lie et qui me lasse
(Ma mémoire Sale)
32 commentaires:
Salut Tanguy !
Moi qui ne suis pas fan des comédies musicales, j'aimerai bien voir ce que ça donne ces chansons d'amour.
En tout cas, ca peut pas être pire que le dernier Tarantino..."Boulevard de la Mort" que j'ai vu en avant première la semaine dernière.
Bises
Le dernier Tarantino pue ?...
Merde alors, moi qui étais fan. Après David Lynch qui fait semble-t-il de l'indigeste (j'ai pas osé aller jusqu'à affronter Paris pour voir son dernier flim), voila que les idoles de ma jeunesse partent en cacahuète.
Ca fout les boules.
Mais oui, les Chansons d'Amour, c'est vraiment bien. Et Louis Garrel mérite un prix. Et puis faut reconnaître que c'est quand même un putain de beau mec. pas un minet comme Gaspard Ulliel.
J'étais venu voir les seins et les jambes de Ludivine Sagnier, et j'ai trouvé un putain d'acteur.
Ben le pb avec Tarantino, c'est qu'il n'était pas très inspiré...
Il a repris ses gimicks préférées (tchaches interminables entre meufs bien roulées en "cruisant" dans les rues d'Austin;un bon gros méchant avec un nom ridicule- stuntman mike-mike le cascadeur;une BO impeccable; une scène violente qui coupe le film en deux parties au sens propre comme au figuré;des rappels furtifs aux films qui ont fait ses heures de gloires) et les a mixées.
Mais la sauce ne prend pas...dans la première partie,on attend qu'il se passe quelquechose et quand ça arrive enfin, pouf, on repart à zero pour embrayer sur une course poursuite digne de Bullit (cad bien filmée mais dix fois trop longue) et de "Shérif fais moi peur".
Reste une Bo qui reste dans mon souvenir assez efficace...
Dommage.
Dommage.
Dîtes, les aminches, il ne vous aura pas échappé que le sujet du billet est bien "Les chansons d'amour" ?
Bon allez je vous taquine. Le Tarantino, pour ce que j'en ai vu, me semble bof bof. Mais j'irai le voir quand même, c'est Tarantino...
i still love you oh i still love you
only slightly
only slightly less than i used to
my love
(bref, si le titre de ton billet est issu d'une chanson du film: c'est de la pompe)
bisous bisous!
T'es pas encore couché à cette heure là, toi ? M'étonnerait pas que ce soit du Morrissey que tu me cites. Je vais te rassurer : la phrase en question est prononcée à la toute fin, juste après la dernière chanson.
En même temps, "je t'aime mais moins qu'avant", ça a un goût de déjà vu non ?
C'est pas Morrissey tout seul, c'est les Smiths (Stop Me if you think you've heard this one before - formidable chanson, efficace comme du Mylène Farmer). Mais le ton du morceau est très amer. Tout comme le reste de l'album : "I've come to wish you an unhappy birthday, 'cause you're evil, and you lie, and if you should die i may feel slightly sad, but i won't cry" (m'enfin il paraît que c'était à destination de la presse anglaise qui à l'époque faisaient rien qu'à dire du mal des Smiths, les vilains).
La fameuse phrase de Garrel dans le film est nettement moins amère. Au contraire, c'est la prière de quelqu'un qui a envie de devenir vieux et serein, envie de tendresse simple. Pas d'une passion qui lui brûlerait entre les doigts en vain et en quelques secondes furtives. Enfin je trouve. Souviens toi Tanguy de la chanson des deux amants un peu avant, dans le film...
ouais, les BO de Tarantino, bon... Elles sont toujours sympas au départ, mais ensuite on finit par les entendre partout, de Téléfoot au reportage sur la Corrèze dans le 13h de Pernaud...
Du coup, on fait une overdose. ou on associe inexorablement la BO de Kill Bill aux plus beaux buts de la Ligue 1... Génial.
Oui, enfin tout de même, avoir envie de devenir vieux et serein, ce n'est pas un but en soi, si ? Qui n'a pas eu la tentation de brûler la vie par les deux bouts ?
souviens toi de la chanson :
- le petit Breton : "Brûler sa vie par les deux bouts, c'est formidable, c'est la passion, tout ça..."
- Garrel : "oui mais c'est vain, et au bout du compte on se retrouve comme un con. Je préfère aimer longtemps."
bon mais ça vous a vraiment plu ce film là? parce que de loin ça donne vraiment l'impression d'être le summum de la merde "exception culturelle pour trentenaires rive gauche"... mais comme je vous connais, j'imagine que ça doit être au moins plus que ça. :p
quant à tarantino, bah kill bill c'éatit déjà pas extra non?
Pierre, retourne te coucher. :p
Kill Bill est formidable et pis c'est tout. Toute la séance, j'avais conservé sur mon visage un sourire jouissif et sarcastique en disant "yeeeaaah..." dans ma barbe.
Quant à l'exception culturelle machin trentenaire tout ça, oui en effet on peut voir les choses comme ça si l'on est américain ou électeur de droite.
Paf ! Bien envoyé !
donc ça vous a plu. ^^
Vu à quelle heure ces commentaires ont été écrits, y'en na qu'ont des REU TEU TEU à récupérer...
Veinards !
Au fait, Tanguy, Merci pour ton billet, je vais peut être me mettre aux comédies musicales...
oh, on a juste internet au bureau, c'est tout...
tiens au fait, nous sommes en pleine période Roland Garros et je ne vous ai toujours pas parlé de Maria Sharapova...
Aaaaaah Maria...
Alex : de rien ;)
Heu... pour ce qui est des reuteuteu, je les prends au bureau, si tu vois ce que je veux dire. Hé hé. Bref, enfin voilà, quoi.
Ah non, Jipé, tu ne vas pas nous bassiner comme l'an dernier avec Maria Sharapova !
En même temps, c'était bien rigolo. J'en veux pour preuve les commentaires sous cette note du 23 mai 2006 : http://seasexrock.blogspot.com/2006/05/sexual-healing.html
Commentaires qui n'avaient rien à voir avec ladite note, mais bon, l'essentiel, c'est de rigoler, hein.
héhéhé...
Bon alors à la demande générale quelques commentaires sur le tennis de la part d'un expert.
C'est un crève-coeur, un dilemme, car il va falloir choisir. L'une des deux demi-finales du simple dames de Roland Garros opposera la très belle Maria Sharapova à la très belle Ana Ivanovic. Deux bombes atomiques d'un peu plus de 180 cm de splendeur nacrée aux jambes incroyables et aux yeux renversants. il y a la brune et la blonde, la chaleur grosso modo méditerranéenne (elle est serbe) et le givre russe classe et glaciale comme une actrice hitchcockienne. tapez "ana ivanovic" ou "maria sharapova" dans google pour voir... Ah lala. Ah lalalala. Maintenant, sur le plan sportif, qu'est-ce qui peut faire la différence ? D'après la jolie Ana Ivanovic, la différence entre elle et son adversaire russe, c'est que "moi, dit-elle, je suis sympa." Voila.
Dans l'autre demi-finale, on aura droit à une Belge avec une machoire de Phacochère et une peau à problèmes contre la même en brune et serbe. De sorte que l'on se retrouvera avec une finale entre un phacochère et un canon. C'est déjà ça...
Il me semblait bien avoir déjà entendu parler de Maria Sharapova. Pourtant je ne m'intéresse plus au tennis féminin depuis Chris Evert (oui, j'ai connu cette période, ça vous épate hein) - je me souviens maintenant d'où ça vient : la splendeur nacrée, les adjectifs hyperboliques, l'amour fou...
Je vous signale au passage que nous, les femmes, risquons une finale homme entre un espagnol en corsaire moulant obsédé par son slip et un suisse plutôt sympa mais aussi expansif qu'un... suisse.
Bon, ce film. Est-ce parce que Les Inrocks et Télérama l'ont encensé qu'il doit être rangé dans la catégorie des objets de consommation bobo rive gauche ? Franchement, non. D'abord, les personnages sont frais, naturels, fragiles et émouvants. On pourrait en effet vite tomber dans la chronique vaguement prise de tête sur la vie sexuelle et sentimentale de trentenaires urbains dont les états d'âme nous importent peu. Sauf que la mise en scène, le montage, les chansons, évitent tout pathos superflu (j'ai lu des remarques très justes sur le traitement des obsèques), rendent les personnages attachants. J'ai presque sursauté à la première chanson, et puis je me suis laissé prendre au jeu, les attendant (belles compositions, paroles tendres, sans fard). Certaines scènes sont assez courtes, ce qui confère au film un rythme enlevé, et les acteurs sont tous bons.
Pierre, ce curry ?
Arf! résultat : la brune a gagné. Elle jouera en finale contre la Belge qui a des problèmes de peau...
Aaaaah, le retour des fans de baballes, ça fait toujours autant plaisir, voire ça me réjouit! Je pense même que, dans son coin, mon ami Patoche rit sous cape... ; )
A part ça, pour le curry de Pierre, faudra se brosser ou venir dans la capitale des Gaules car le wok est à Lyon!
Bises à vous
Chris Evert, mon Dieu...
Il est certain que le circuit masculin manque de beaux gosses. Et Federer possède l'expressivité d'une moule, c'est dire.
Pierre et Marie, qu'est-ce que c'est que cette histoire de curry !?
Pierre et Marie Curie ??!
De toute façon, Armelle fait de la prise d'otage de wok, c'est fichu.
"Une prise d'otage de wok"... Non, plutôt une invitation à Lyon!
D'ailleurs, Tanguy, t'avais pas prévu de venir voir Anthony et ses Johnsons avec moi?
La bise
Marie, ton jeu de mot est, comment dire...
Armelle, pour Anthony et ses Johnsons, je crois que ça va être difficile. J'ai prévu les vieilles charrues, Astropolis, et la route du rock. L'été sera chaud, dans les T shirts et les maillots...
Et pas Rock en Seine?
pour ma part, je voudrais bien, mais je peux point. Je serai à Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence avec les cousins et les cousines lors de Rock en Seine.
Sacrée famille. Faut-il que je les aime au point de louper Björk, Jesus & Mary Chain, Amy Winehouse et les Puppetmastaz... pffff
Non, pas Rock en Seine. Il va falloir que j'aille voir mon banquier sinon. Mais toi, poulette, tu passeras bien en Bretagne cet été ?
Christophe Honoré a écrit des romans très émouvants pour coeurs tendres, publiés par L'Ecole des Loisirs : Tout contre Léoet Mon coeur bouleversé...
Ou alors, c'est un homonyme... (Pour la définition d'"homonyme", consultez un prof de français de votre entourage...)
Tartine au beurre
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